« Le 33 ème congrès national de la FNACA a ressemblé plus de 800 personnes au Palais des congrès de Marseille, du 12 au 14 octobre 2018.
La séance de clôture était présidée par Mme Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées (ci-dessus avec les élus des >Bouches du Rhône) Ce congrès s’est terminé sur l’emplacement de l’ancien camp Sainte Marthe, d’où sont partis des centaines de milliers de soldats pour l’Afrique du Nord, dont près de 30 000 ne devaient jamais revenir. (photos André Duclos)
De 1952 à 1964, Marseille a été le lieu de passage commun à des centaines de milliers de militaires, appelés, rappelés, militaires engagés ou d’active, destinés à faire face aux troubles affectant l’Afrique du Nord, qui ne portaient pas encore le nom de guerre .
Du quai de la Joliette, se sont embarqués d’innombrables jeunes soldats dont près de 30 000 ne devaient jamais plus revoir le sol natal.
Il y a 60 ans, certains d’entre eux, démobilisés, se réunissaient à Paris pour fonder la Fédération Nationale des Anciens d’Algérie, sous la présidence de Jean Jacques Servan Schreiber, tandis que la guerre battait son plein, allongeant la liste des victimes.
Aujourd’hui, les 800 délégués et épouses rassemblés à l’occasion du 33e congrès national, saluent les fondateurs de la FNACA, au nom des 296 000 adhérents et adhérentes, que compte encore l’association spécifique.
Ils se réjouissent de constater que la FNACA a été, et reste, à la pointe du combat pour la reconnaissance du Droit à réparation de la troisième génération du feu, la sauvegarde de sa dignité et la transmission de notre Mémoire collective aux jeunes générations.
Le rôle de la FNACA, à travers la présence et l’action de ses milliers de comités locaux, a été prépondérant pour vaincre la résistance des Pouvoirs publics, qui ne souhaitaient pas s’encombrer d’une nouvelle génération de combattants.
Le 33ème congrès national salue les élus, nationaux, départementaux et locaux qui se sont résolument tenus à nos côtés pour faire avancer les solutions de notre contentieux.
Réaffirmant sa neutralité politique et son indépendance à l’égard de tous les partis, la FNACA déplore les difficultés de communication avec les députés de la majorité actuelle ainsi que la suppression d’un secrétariat d’Etat chargé des anciens combattants et de la Mémoire.
Tout en reconnaissant l’attachement de la secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées à cette fonction, la FNACA considère que la disparition d’un ministère spécifique aux anciens combattants, qui existait depuis 1919, est un mauvais signal envoyé à l’opinion publique. Ce peut être aussi le prélude à une mise en cause du Droit à réparation dont nous affirmons le caractère imprescriptible.
Il reste encore des injustices à réparer, notamment celles qui frappent les veuves d’anciens combattants, en matière de revenus et de fiscalité.
Fidèles à notre serment de 1963, nous proclamons la nécessité du Respect de l’Histoire telle qu’elle a été écrite avec le sang de nos malheureux camarades.
Le 19 mars, anniversaire du « cessez-le-feu » officiel de 1962, a fini par s’imposer comme Journée Nationale du Souvenir et de Recueillement et le 33e congrès national remercie les députés et sénateurs dont le soutien est à l’origine du vote de la Loi du 6 décembre 2012.
En cette année du 70e anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, nous condamnons toutes les formes de violence et d’intolérance.
Nous condamnons avec la plus extrême vigueur toutes les actions d’un terrorisme barbare, tel celui qui a lâchement frappé Marseille il y a un an.
Nous réaffirmons notre attachement au Respect de la dignité humaine et nous nous associons à toutes les initiatives visant à sensibiliser la jeunesse de France sur l’atrocité et l’inutilité des guerres pour parvenir à une Paix durable.
Marseille, le 14 octobre 2018
A l’occasion de son 33ème congrès national, les délégués et le comité national de la FNACA, étaient invités à faire une petite escapade maritime qui permit de rendre hommage à tous ceux qui, il y a 60 ans, se sont embarqués, quai de la Joliette et ne sont jamais revenus…